Un billet un peu spécial ce vendredi, puisque sur mon autre blog, The flying Electra, vous allez pouvoir avoir un aperçu de l’exposition qui est consacrée à cette histoire vraie datant de 1760 et à la mission réalisée conjointement par le GRAN (Groupe de recherche en archéologie navale) et l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) sur l’île dont l’auteur de la BD, Savoia, s’est longuement inspiré pour créer ce roman graphique.
L’Utile, un navire de la compagnie française des Indes Orientales, parti de Bayonne le 17 novembre 1760 s’échoue le 31 juillet 1761 sur l’île de Sable (auj. l’île de Tromelin) ; à son bord 160 esclaves malgaches achetés en fraude, destinés à être vendus à l’ile de France (auj. île Maurice). L’île de Sable est en fait un îlot désert d’un tout petit km² au large de Madagascar.
L’équipage embarque à bord d’une embarcation de fortune deux mois après, laissant derrière lui 80 esclaves sur l’île, avec la promesse de revenir les chercher. Mais il faudra attendre 15 longues années, le 29 novembre 1776, que l’enseigne de vaisseau, futur chevalier, Tromelin, commandant de la corvette La Dauphine, ne vienne sauver les huit esclaves survivants : sept femmes et un enfant de huit mois.
Entre temps, certains évènements auront eu lieu. A vous de les découvrir.
Une vision bien sombre de l’esclavage qu’il était important de montrer et dont l’histoire a inspiré les premiers abolitionnistes qui citaient L’Utile comme référence dans la cruauté envers les esclaves. L’étude de ce naufrage et de la vie des rescapés a fait l’objet d’une recherche pluridisciplinaire, menée par les scientifiques du GRAN et de l’INRAP afin d’élucider les circonstances du drame et de documenter au mieux les conditions de vie des survivants.
C’est avec le concours de deux de ces scientifiques que Savoia a réalisé ce roman graphique qui rend compte à la fois de l’histoire de ces naufragés, totalement oubliés et rend compte de la mission de recherches sur cet îlot, ce bout de terre au milieu de l’océan indien. Comme vous pouvez le voir sur la planche, ci-dessous, Savoia présente les scientifiques et leur installation de fortune sur cette île.
En parallèle, on suit l’histoire de ces survivants et comment ils ont tenté de s’organiser. Le dessin de Savoia est vraiment plaisant, le coup de crayon fin et les couleurs bien utilisées. Les visages sont très parlants et traduisent bien l’inquiétude grandissante de ces naufragés.
Une lecture à la fois passionnante et historique, une de mes lectures préférées, faite dans le cadre du Prix BD Cézam 2016.
L’exposition prenant fin le 30 avril prochain, je vous invite à aller faire un tour sur le site de l’Inrap qui consacre un dossier spécial magnifique ou à lire mon billet qui lui est consacré. Une superbe expo !