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Le lagon noir

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Comme il  me tardait de retrouver Erlendur  dans des nouvelles aventures ! Je guettais depuis fort longtemps la sortie de ce nouveau roman. Je vous en avais parlé dans la liste de mes envies à l’époque où seule la version originale était connue. Je vous glisse ici la couverture du livre car je la trouve fort jolie.

Kamp Knox originalReykjavik, 1979. Erlendur, 33 ans, est un jeune inspecteur à la brigade d’enquêtes criminelles lorsqu’il est appelé car on vient de repêcher le corps sans vie d’un homme, dans un lagon bleu près d’une centrale géothermique. L’homme n’a aucune pièce identité, sinon une paire de santiags aux pieds. Finalement, il est identifié. L’homme, prénommé Kristvin, travaillait pour la compagnie Icelandair, comme mécanicien à la base américaine de l’aéroport de Keflavik. Erlendur et Marion Briem doivent enquêter dans une période fortement marquée par la guerre froide et où les autorités américaines sont tout sauf coopératives. Assistés d’une jeune femme noire officier de la base, les deux policiers vont néanmoins réussir à poursuivre leur enquête, orientés par de mystérieux vols d’avion effectués entre la Groenland et l’Islande et les témoignages troubles de plusieurs américains, civils ou militaires.

Mais Erlendur ne serait pas Erlendur sans une autre obsession. Toujours aussi passionné par les disparitions mystérieuses, le jeune inspecteur décide d’enquêter en parallèle sur une vieille affaire non résolue : la disparition d’une jeune fille un beau matin, il y a près de vingt cinq ans (1953) alors que la base américaine s’installait et apportait dans ses valises les premiers disques de rock et les premiers jeans. Erlendur a grandi avec le visage froissé de la jeune fille sur un article de journal et se décide, encouragé par son collègue, à rencontrer la famille et leur proposer son aide. Tout en suivant à la radio la disparition soudaine de deux hommes dans un fjord lors d’une tempête, Erlendur va refaire le chemin emprunté ce jour-là par Dagbjört et petit à petit les pièces du puzzle vont se mettre en place…. Marion, aidé par la jeune militaire américaine, va mener de son côté l’enquête sur la mort violente de Kristvin.

Je crois que si vous n’avez jamais lu l’auteur islandais, et que vous êtes habitué des polars à l’américaine, vous risquez d’avoir quelque difficulté : le rythme est lent. Mais il m’est si familier à présent ! L’auteur se distingue cependant en confiant cette fois-ci l’enquête à Erlendur et à Marion, son collègue de travail. Les deux policiers sont en effet amenés à enquêter sur ces deux enquêtes au même moment et le romancier islandais laisse des chapitres entiers aux mains de Marion. Erlendur n’est jamais loin et fascine Marion. Le jeune inspecteur n’est-il pas trop sérieux ? Pas d’amis connus, divorcé. Il ne parle jamais de lui et la seule passion qu’il lui connaisse sont ces livres sur ces disparitions et son besoin de les résoudre. A cette époque, Erlendur admire encore son collègue mais ne s’est pas encore ouvert à lui sur sa propre histoire.

Lagon-NoirLe troisième personnage phare de ce roman reste évidemment l’Islande, ses fjords, son froid – et son Histoire. Celle de la présence de cette base américaine, comptant plus de 5 000 hommes. A la fois, une source d’économie importante et un obstacle au libre arbitre pour ce petit pays où on peut en faire le tour en moins de 24h et où l’annuaire fonctionne par les prénoms. Les soldats américains ne quittent jamais la base et les Islandais ont aussi une image négative de ces hommes de guerre. Le romancier islandais parvient à reconstituer les années 50, l’après-guerre, les longues queues interminables pour avoir un morceau de viande et l’arrivée soudaine de ces militaires, la nation la plus riche de la Terre. Leur présence va générer un important marché noir car à ce moment-là importation était au point mort. L’ancienne base militaire américaine, Kamp Knox, allait servir de logements insalubres pour toute un frange de la population ayant fui les campagnes et la misère. Mais le ghetto se refermera sur eux.  Les années passent, et à l’époque où l’on diffuse dans les salles Apocalypse Now, de nombreuses voix opposées à la présence de l’armée américaine dont celle, étrangement, d’Erlendur, s’élèvent.

Les fans, comme moi, de la première heure, seront toujours ravis d’en apprendre un peu plus sur le personnage d’Erlendur et ses premières années à la criminelle (il mentionne aussi sa précédente enquête), comme le prénom de ce petit frère ou sa relation, encore débutante, avec Marion. Enfin, si j’ai, j’avoue, trouvé le rythme un peu lent au milieu, la fin est parfaite, avec même une scène plutôt violente, assez surprenante quand on connaît l’auteur. Mais j’en retiens une nouvelle fois la profonde humanité d’Indridason lorsqu’il relate les échanges avec les familles qui ont perdu un proche, amputés à jamais et cette quête éternelle d’Erlendur.

♥♥♥♥

Editions Métailié, Noir, trad. Eric Boury, 320 pages.  

 

 

 

 

 

Éditions Métailié, Kamp Knox, trad. Eric Boury, 320 pages.


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