Plutôt que de consacrer un billet par bande-dessinée (sauf quand il s’agit d’un gros roman graphique ou plusieurs tomes d’une même série), je vous présente ici mes dernières lectures bédéesques
J’ai trouvé par hasard la bande-dessinée Retour au collège, signée Riad Sattouf. Ici on est loin de l’Arabe du futur. Le dessinateur, alors âgé de 27 ans, obtient le droit de passer une semaine dans un collège public parisien (huppé). L’auteur va alors comparer ses années collège (dans les années 90) à celles de ces gosses, souvent bourgeois, pour s’apercevoir qu’au fond, si la technologie ou la mode évoluent, les collégiens restent profondément les mêmes. Les populaires, les timides, les comiques de la classe et puis les autres, dont Riad faisait partie : petit, peu développé pour son âge et le visage couvert d’acné.
J’ai passé un très bon moment en sa compagnie avec deux ou trois énormes fous rires (Le club des Pédés) ou d’émotions (son premier amour transi pour une fille d’1m80..).
Ce fut l’occasion d’échanger le lendemain avec mes collègues à déjeuner sur nos années collège. Pas de mauvais souvenirs pour moi. Aucun souci d’acné. Et un amour secret pour un garçon prénommé Aziz !
Mon avis : ♥♥♥♥
J’ai retrouvé Paul dans le métro avec ce tome, un recueil de saynètes, des souvenirs de jeunesse de Paul. L’auteur a compilé diverses histoires, ainsi on retrouve notre héros encore ado et allant faire des bêtises dans un grand magasin avec son meilleur ami ou jeune adulte emménageant avec sa copine. Michel Rabagliati nous offre différentes versions de Paul.
A noter que le coup de crayon du dessinateur québécois a beaucoup évolué, au fil de ses dessins. C’est assez marquant ici. Et dans le bon sens!
Il nous rappelle d’ailleurs à quelle occasion il a découvert le dessin et ses premiers essais (Gaston Lagaffe!). Si j’ai toujours autant de plaisir à retrouver Paul, j’avoue que ce tome-là m’a plu mais ne m’a pas ravi le cœur comme Paul au Parc ou Paul à Québec. Mais si vous êtes aussi fan que moi, il est évidemment à lire !
Mon avis : ♥♥♥
En dernier, j’ai cherché des romans graphiques s’inspirant d’histoires vraies ou de romans. J’ai ainsi emprunté Le procès, inspiré du roman de Franz Kafka, illustré par Chantal Montellier. Ce roman graphique s’inspire de la version anglaise adaptée par David Zane Mairowitz. Je n’ai jamais lu cette œuvre de Kafka, publiée après sa mort par Max Brod en 1925. Max Brod n’a pas respecté le vœu de l’auteur tchèque qui avait émis le souhait que toutes ses œuvres non publiées soient détruites après sa mort.
Ici, nous sommes dans du Kafka : le personnage principal Joseph K. voit sa vie d’employé de banque totalement bouleversée lorsqu’il est arrêté. Mais très vite, l’homme comprend que ces hommes ne sont pas des policiers et que l’état de droit auquel il croyait n’existe pas. Des hommes, comme lui, sont ainsi arrêtés arbitrairement. La plongée en enfer peut commencer …
Que dire ? J’ai beaucoup aimé le trait de crayon de la dessinatrice, le héros a un visage très spécial avec ce regard très profond mais j’avoue que j’ai été perturbée par l’histoire et je pense que la lecture du roman aurait pu m’aider à mieux apprécier ce roman graphique. Un exercice difficile que d’illustrer à travers le dessin les angoisses existentielles du personnage ou différencier la réalité de l’illusion. Une lecture assez sombre et qui illustrait les craintes de l’auteur tchèque de religion juive (n’oublions pas la première guerre mondiale et les mouvements antisémites). Kafka avait malheureusement vu juste et si lui, en décédant jeune, échappa au génocide, ses nièces furent exterminées dans les camps une dizaine d’années plus tard. Une lecture originale.
Mon avis : ♥♥