Toujours dans le cadre du même challenge organisé par Pocket, les Nouvelles voix du polar, j’ai eu envie de lire le roman de Saul Black.
J’étais malade et écrire ce billet n’est pas évident, car au moment de ma lecture, j’avais la mémoire d’un poisson rouge. Mais l’histoire me revient peu à peu ! Cette fois-ci, nous voici en Amérique même si l’auteur est aussi un pseudonyme, derrière lequel se cache Glen Duncan, auteur britannique qui a publié des romans fantastiques.
Dans une maison isolée du Colorado, vivent une mère veuve et ses deux enfants lorsque deux hommes surgissent. La mère et le fils n’ont pas le temps de fuir, mais la fillette réussit. Poursuivie par l’un des deux assaillants, alors que l’hiver fait rage, elle chute en tentant de traverser un ravin. Sérieusement blessée, elle réussit à en ressortir pour rejoindre la cabane de son voisin. L’homme, venu seule, est totalement isolé du reste du monde. Atteint d’une violence sciatique, il ne peut que se déplacer qu’à quatre pattes. Sans téléphone, les deux personnages vont tenter de résister comme se peut.
Au même moment, à la brigade criminelle de San Francisco, Valérie Hart enquête sur les victimes d’un ou deux tueurs en série. Les jeunes femmes ont été torturées, violées et surtout leur assassin a déposé à l’intérieur d’étranges objets : une fourchette, un abricot ou une grenouille en terre cuite. Or l’enquête piétine, et Valérie sait que le tueur va recommencer. La jeune femme a déjà connu la mise au placard et redoute le retour à la brigade de son ex. Très amoureuse, elle avait pourtant fichu en l’air leur relation.
Que dire ? Si j’ai aimé l’histoire, et le fait qu’il y ait deux assassins et puis en parallèle, ces deux personnages, la fillette et le veuf, piégés par le climat et leur isolement, j’ai par contre trouvé les personnages des policiers trop caricaturaux. Ainsi, toute la partie consacrée à la romance de Valerie, à ses doutes, ses retrouvailles avec son ex m’ont parfaitement ennuyées. Fort heureusement, les chapitres alternent enquête et romance et celle-ci reste en arrière. Mais je me demande toujours pourquoi les auteurs de romans policiers ont une telle envie de faire de leurs personnages des amoureux maladroits, des dépressifs ..
L’autre point négatif qui est pourtant au départ positif est l’arrivée dans l’équipe d’un agent du FBI, une jeune femme qui va tout de suite prendre en grippe Valerie Hart. Et quand on découvre pourquoi, on n’est pas loin des Feux de l’amour…. Et enfin, le nom même du personnage .. si je vous dis Jennifer et Jonathan ? Non je suis méchante, mais je trouve qu’il fait encore penser à un soap opera.
Reste l’enquête passionnante à certains moments, un bon page-turner, surtout quand ils kidnappent une jeune femme sans avoir rien préparés, l’auteur réussit à faire monter la tension et surtout on se retrouve à sa place et c’est plutôt effrayant. Et puis l’histoire de la fillette et du veuf, on y croit et on a peur pour eux. Le livre est vraiment réussi quand il joue sur nos nerfs. L’auteur aurait eu tout bon en virant toute la romance!
♥♥♥♥♥
Éditions Pocket, Thriller, x, trad. Isabelle Maillet, 576 pages